La pratique du yoga brûlant. Depuis vingt ans, la pratique du yoga chaud en Amérique a tendance à mettre l'accent sur un entraînement cardiovasculaire stimulant qui fait transpirer le cœur et qui fait battre le cœur. Croyez-le ou non. Ce n'est pas comme ça qu'était le yoga. Avant l'apparition des tapis collants et des vêtements extensibles étanches, l'accent du yoga était mis sur l'élimination des impuretés comme les voiles de l'illusion afin de découvrir l'atman (âme).

Au début des années 90, je vivais dans un ashram célibataire où les yogis se réveillaient à 6h du matin à deux heures de hatha yoga, de pranayama et de méditation comme une façon standard d'accueillir la journée. Nos soirées se sont terminées par le kirtan, les enseignements et l'aarti (cérémonie légère d'abandon à Dieu et au gourou) comme une façon standard de terminer la journée.

Maintenant j'avoue que j'aime tellement la pratique du yoga chaud que j'ai créé mon propre style : HotCore Yoga. Pourtant, je me demande parfois. Ai-je abandonné l'essence du yoga afin d'attirer des clients à mon studio de yoga ? Est-ce que le HotCore Yoga n'est qu'un entraînement avec des techniques de respiration lente ?

Personnellement, je trouve la réponse au même endroit où je l'ai trouvée au début des années 90. Sur mon propre tapis de yoga. En fait, à l'époque, j'ai sorti une couverture mexicaine parce que les tapis de yoga n'existaient pas. Mais tu vois ce que je veux dire. Dans ma propre expérience, je découvre un désir ardent de fusionner le moi qui est humain avec le moi qui est éternel. Dans ma sadhana, j'alimente le désir ardent de mon souffle et des émotions de fureur, de spectre, de tristesse, de peur, de honte et de tout ce qui s'accumule dans mon esprit subconscient.

Je bouge mon corps de manière à domestiquer ma physicalité en tant que véhicule dans la dévotion. Dans mon atelier, nous avons des miroirs du sol au plafond que j'aime parce que mes expressions faciales révèlent tellement de choses sur mon état de conscience actuel. En d'autres termes, je ne peux pas me cacher. Encore et encore... me voilà. Et je vois l'occasion d'enlever les vestiges de mon identité qui me rappellent mon humanité et qui ne parviennent pas à saisir la plénitude de ce que je suis.

Une amie se souvenait de l'époque où les yogis s'asseyaient autour des poêles à bois et lisaient des textes et des histoires yogiques. Maintenant, tous les yogis écrivent leurs propres livres, créent des DVD et des ateliers de fantaisie. Ils font des bracelets bouddhistes. Parce que c'est vrai. Ceux d'entre nous qui ont participé au jeu sont extrêmement occupés. Mais c'est un merveilleux état d'occupation. Et la dévotion est réelle quand nous la découvrons dans notre pratique. Et le yoga reste fidèle à ses racines lorsque nous consacrons nos corps, nos cœurs et nos esprits à l'unique essence éternelle.